8 Mai 2022
Jeûner n’est pas un acte anodin. Il s’agit même d’un acte qui semblerait s'opposer à notre nature et à nos habitudes puisque nos cellules ont besoin -à priori- d’être nourries pour vivre et faire des réserves. C’est ainsi que Dieu nous a créé. Certes, mais en mangeant au moins trois fois par jour à raison de 365 jours par an, autant dire que nous avons quelques réserves dans nos cellules ! Jeûner devient une nécessité : celle de nettoyer ses cellules de l'intérieur.
Le jeûne -ou cure de détoxination- a pour but physiologique de provoquer un bouleversement cellulaire obligeant notre corps physique à s’adapter parfaitement au changement ; au bout de deux à trois jours d’absence de nourriture, le corps "s’auto-nourrit" ou "s’autolyse" grâce aux réserves de graisses, de glucose et de protéine stockées dans l’organisme depuis notre plus jeune enfance. Tout individu est apte à jeûner, cela requiert quelques précautions au préalable...
Et si, de plus, le jeûne était un moyen d’aller à l'écoute de soi-même, de vivre une expérience qui peut faire sortir la personne de ses habitudes… ?
L’appel au Jeûne
C’est comme un rendez-vous que l’individu doit honorer sans l’avoir programmé ; il sait qu’il doit s’y rendre. Il ne s’agit pas d’une envie du moment mais de quelque chose de plus profond qui le met en joie à l’idée d’y aller. Quand, comment, où, importe peu. L’idée mûrit et un beau jour un reportage sur le jeûne est diffusé, une personne témoigne du dernier jeûne qu’elle a vécu ou alors un proche se rend à une conférence sur ce sujet… C’est le moment ! L’envie ressurgit et l’individu se saisit de cet appel à jeûner. Planning, organisation, c’est l’effervescence… super !
Sauf que la peur arrive sournoisement faisant douter notre futur jeûneur. La peur d’avoir faim, de mourir de faim, de faire des malaises (liées aux croyances collectives) ou encore la peur de l’ennui, du changement d’habitudes…
La peur de jeûner est saine. Elle signifie que la personne est consciente de l’acte qu’elle va faire. Ne pas manger pendant sept jours est impensable dans notre société de consommateurs. Les publicités traitent pour la plupart de nourriture, les émissions de télévision pullulent autour du "bien manger", les magazines se spécialisent, les cours de cuisinent deviennent une mode. À croire que l’être humain est un estomac sur deux pattes et qu’il n’aspire qu’à se nourrir de l’extérieur !!
Vivre le jeûne comme un cadeau fait à son corps est un moyen de réussir son jeûne. Cela nécessite une simple préparation alimentaire avant le jeûne d’une semaine au minimum (ce que l’organisateur compétent proposera). L’individu peut de son côté se conforter dans son choix par des lectures et, surtout, rassurer son corps en lui disant qu’il va pouvoir se mettre au repos digestif et qu’il va se purifier en se détoxinant… ouf !
Au cœur du Jeûne
Le jeûne se déroule toujours en deux temps.
Il est très important de ressentir ces deux temps pour comprendre le mécanisme du jeûne à l'intérieur de soi.
1-"Passage" ou crise d’acidose
Ce moment se situe entre le 2nd et le 3ème jour de jeûne. Il correspond à une réaction saine et normale du corps physique puisque ce dernier doit changer ses habitudes. Il doit passer d'un apport de nourriture extérieure à un apport de nourriture intérieure !
Au lieu de recevoir tranquillement la nourriture assimilée qu’il doit digérer et stocker, le corps doit débusquer dans ses propres réserves de glucose, de graisses et de protéines pour "s'auto-restaurer" : c’est la détoxination ou autolyse.
En attendant de s’organiser pour cette "expérience détox", la crise d’acidose se manifeste par une fatigue (il n’a plus de carburant !), une sensation de faim, des maux de tête, des nausées, une réapparition de maux antérieurs, un petit coup de blues,… Ceci est toujours momentané et propre à chaque individu. C’est un très bon indice pour mesurer sa Vitalité. Le corps physique peut enfin s’exprimer et l’individu prend conscience de son état réel !
Je précise que l’individu est un Tout et qu’il est constitué de corps subtils (dont le corps de la vitalité ou "corps éthérique"), interdépendants les uns des autres. Mais dans le cas d’un jeûne, il y a un ordre et la purification commence par des symptômes du corps physique, d’où ce premier temps…
Ce moment est particulier, il s’agit d’un rapprochement entre le corps et la pensée. L’individu s’interroge sur son état, prend note de ses "souffrances" en menant une enquête sur son mode de vie. Il s’interroge sur ses habitudes alimentaires, ses dépenses physiques, son état nerveux, etc…
Il devient un chercheur de "santé".
2-"L’écoute de Soi"
Le corps physique, étant calmé et rassuré d’avoir été (enfin !) entendu, l’individu est potentiellement plus disponible à la connaissance de ses plans subtils. Et oui, le temps s’expanse lors d’un jeûne laissant la place à l'essentiel (pas de courses alimentaires, pas de préparations culinaires…). La nourriture prend une autre forme : respirer à plein poumon et savourer la chaleur du soleil et le calme intérieur.
Il s’agit de ressentir toute la place dont on dispose à l’intérieur de soi. Cette place peut laisser passer un ressenti de gratitude pour le simple fait d’exister mais aussi une sensation de vide intérieur. Ce vide est habituellement comblé par une consommation extérieure qui remplit l’individu, le conditionne et le leurre… La nourriture absorbée sans faim et/ou conscience, les sentiments et relations affectives inauthentiques, les soucis familiaux, le travail et les loisirs trop prenant, l'intoxication de soi par les mass-médias, les achats compulsifs sont autant de maux réels que des invitations à s’améliorer.
Pendant le jeûne, la clarté d’esprit s’aiguise et les solutions se trouvent dans la simplicité et la lucidité (moins de place aux mensonges ou à la manipulation de l’ego !). L’individu se trouve enfin face à lui-même, seul responsable de ses actes et peut -avec volonté et discernement- choisir son chemin.
Le ressenti de détermination crée une sensation d’unité de Soi, de conscience de Soi entre le corps, le cœur et l’esprit : l’individu se respecte davantage.
Cela peut l’amener (s’il ne l’a pas déjà fait) à prendre le temps et le soin de se questionner sur ce que les mots "sacré", "Esprit"… lui évoquent et qu’il serait opportun d’accroitre ses connaissances là-dessus et, aussi, de reconnaître l’Amour qui le constitue et qui l’entoure.
Puis la reprise alimentaire ou "premier repas" est pris vers le 7ème jour de jeûne. J'en témoigne, c'est un moment Sacré. Le silence s’impose naturellement. La première bouchée dégustée est remplie de conscience et de gratitude envers le Créateur et sa Création (ressenti absent de notre société... hormis pour l’être en démarche intérieure). L’émotion est intense : les rires, les pleurs, les compréhensions puis les résolutions de chaque participant sont partagées. Manger c’est SACRÉ, c’est de la JOIE !
Épilogue du Jeûne
Jeûner est un moyen de se purifier et de mettre de l’ordre en Soi. Le corps physique est maintenant "propre" : une nouvelle hygiène alimentaire est à mettre en place.
Les deux semaines qui suivent l’expérience du jeûne sont essentielles et demandent d’effectuer un suivi alimentaire spécifique (pour ne pas retomber dans ses travers antérieurs). Puis des règles de bon sens (comme éviter certains mélanges alimentaires, par exemple) sont à respecter pour éviter de se sur-intoxiquer.
Le jeûne demande de la détermination, du courage et de l’affirmation de Soi -non pas pour la reconnaissance extérieure- mais pour la reconnaissance du Bien que l’Être porte en lui-même. Il apparaît un sentiment de dignité amené par la victoire d’avoir pu se maîtriser, ce qui procure ensuite une joie profonde de partager son expérience, ses compréhensions et ses transformations.